Des membres d’Extinction Rebellion ont mené une Action de sensibilisation et de dénonciation de l’industrie du textile, deuxième industrie la plus polluante du monde.

photo de l'action textile photo de l'action textile photo de l'action textile

Vidéo sur l'action (2 minutes 50)

Texte lu par les rebelles

Citoyennes, citoyens, bonjour !

Vous vous demandez peut-être pourquoi nous sommes là, des dizaines de personnes avec des pancartes et un énorme tas de vêtements et de plastique, devant votre magasin, alors que vous vous voulez simplement faire votre shopping.

Nous sommes là pour qu’on prenne conscience, pour que vous, pour que nous, pour que tout le monde prenne conscience, de ce que coûte vraiment ce qu’on achète. On achète des tee-shirts à 8 euros comme si c’était normal ; des jeans à 20 euros comme si c’était leur vrai coût. Mais un tee-shirt ne coûte pas 8 euros, un jean ne coûte pas 20 euros : un tee-shirt ou jean coûte la destruction systématique des écosystèmes et des travailleurs.

Dès la production de la matière même des vêtements qu’on achète, des terres sont détruites et des travailleurs sont exploités. Les champs de coton s’étendent à perte de vue ; les pesticides répandus sur ces champs détruisent les sols, tuent toute forme de vie dans les cours d’eau, s’infiltrent dans les poumons de tous ceux qui récoltent le coton. Des milliers de tonnes d’eau, qui pourraient permettre à des familles entières de vivre, sont utilisées pour ce coton. Mais cette production de coton, déjà catastrophique, ce n’est rien comparé aux matières synthétiques utilisées par H et M, Primark, Zara et tant d’autres. Si vous regardez la composition de votre vêtement, et que vous voyez « polyester », « polyamide » ou « acrylique », ça veut dire que votre vêtement est composé de pétrole et de plastique. Tous ces vêtements en polyester ou en polyamide se décomposent en micro plastiques qui finissent dans les océans. 90% des plastiques dans les océans sont faits de ces micro plastiques qu’on utilise pour fabriquer les vêtements qu’on achète.

Mais après la production de la matière du vêtement vient la fabrication du vêtement. Les vêtements sont fabriqués avec des machines qui demandent une énorme quantité d’énergie. Les ouvriers qui confectionnent les vêtements sont pratiquement des esclaves : ils travaillent entre 10 et 20 heures par jour, ne gagnent pas plus de 50 euros par mois, sont exposés directement aux produits toxiques, évoluent dans des infrastructures dangereuses. En 2013, plus de 1000 personnes sont mortes dans l’effondrement d’une usine au Bangladesh. Les produits utilisés pour le délavage des jeans ou pour le tannage des cuirs sont toxiques, ils empoisonnent les ouvriers et tous les cours d’eau alentour.

Tout cela, la destruction des écosystèmes et la surexploitation des travailleurs, les grandes marques s’en fichent. Ou plutôt, elles font bien attention à ce qu’un tel système perdure : pour toutes ces grandes marques, ces destructions sont le moyen de produire à des coûts très peu élevés. Résultat, on achète, on achète, et on achète encore.

Il est temps de mettre fin à ce mensonge, à ce mensonge selon lequel il est viable d’acheter des quantités immenses de vêtements sans qu’aucune victime ne soit à déplorer. Cela est faux. L’industrie du textile accumule les victimes : victimes humaines par la surexploitation des travailleurs, victimes animales et végétales par la destruction des écosystèmes ; et en dernière instance, nous, consommateurs, sommes aussi victimes de cette industrie du textile. Nous sommes victimes de cette industrie, parce que la destruction des écosystèmes et la surexploitation des travailleurs nous concernent tous. Détruire les écosystèmes, c’est détruire notre planète, et détruire notre planète, c’est nous détruire nous. Surexploiter les travailleurs, ça permet à toutes ces grandes marques de vendre très peu cher leurs produits, ça leur permet d’entretenir ce système de surconsommation permanente dans lequel nous vivons.

Il est temps d’arrêter d’être des victimes. Il est temps de dire stop à l’industrie du textile. Il est temps de se libérer de ce système de surconsommation qui nous rend débiles, qui nous fait croire que nous devons absolument acheter tout et n’importe quoi tout le temps, qui nous cache la vérité. C’est une question de vie ou de mort.

Nous appelons au boycott général de toutes les marques destructrices qui n’ont pas d’autres buts que leurs profits personnels : H & M, Zara, Primark, Kiabi, Promod. Ne rentrez plus dans ces magasins. N’achetez plus leurs produits.

Nous appelons également à la multiplication des actions contre cette industrie et ce système destructeurs : organisez-vous, rejoignez des mouvements de lutte déjà existants, bref, battez-vous pour votre vie et la vie qui nous entoure.