Le vendredi 28 juin, 8 membres d’Extinction Rebellion Lyon ont pris la parole au Conseil Régional Auvergne Rhône-Alpes lors de la séance plénière de l’Assemblée régionale. Par cet acte, nous souhaitons dénoncer l’inaction des responsables politiques territoriaux face aux menaces que constituent le réchauffement climatique, l’effondrement de la biodiversité ainsi que la dégradation de la qualité de l’air.

Les activistes ont procédé à la lecture d’une tribune à destination des élus locaux :

« L’IPBES vient de confirmer que nous sommes entrés dans la 6e extinction de masse du monde vivant. 80 % des insectes volants en Europe auraient disparu en 30 ans. Comment ferons nous si les 20 % restants disparaissent et qu’ils ne puissent plus polliniser les plantes que nous mangeons. Les enfants de la vallée de l’Arve sont déjà régulièrement privés de récréations à cause de la pollution de l’air. Seront-ils demain privés d’eau potable et de nourriture ? »

A la lecture de ce texte, les élus ont tenté d’ignorer les membres d’XR. Laurent Wauquiez a prié l’élu qui intervenait de poursuivre son élocution en précisant que la prise de parole des militants était ridicule. Une grande partie des élus a hué la tribune, prouvant le mépris des politiques face à la crise écologique. Les membres d’Extinction Rebellion ont ensuite été évacués de la salle par la sécurité. Six activistes ont été emmenés dans une pièce pour procéder à un contrôle d’identité, puis embarqués par la police. Ils ont été relâché au bout de trois heures après un contrôle d’identité et une audition libre.

Pour rappel, les politiques mises en place ne contribuent pas à réduire l’impact écologique de la métropole lyonnaise.

L’action directe semblant être le seul recours possible face à l’inaptitude des décideurs politiques de la région Auvergne Rhône-Alpes à protéger les citoyens les ayant élus, nous, membres d’Extinction Rébellion, nous mobilisons pour forcer nos responsables politiques à prendre leurs responsabilités. Cette première action contre une institution politique régionale marque ainsi le début d’une longue série. Il est intolérable, qu’à l’aube de 2020, nos élus privilégient les intérêts économiques des entreprises plutôt que bien-être et la santé des humains.

Vidéo

Texte lu par les rebelles

Bonjour à toutes et à tous,

Nous sommes Extinction Rébellion, un mouvement non-violent en lutte contre la destruction des écosystèmes et le chaos climatique.

Nous savons que nous ne sommes pas censés prendre la parole ici, mais face à l’urgence de la situation nous avons décidé qu’il fallait transgresser cette règle (pour délivrer notre message). Nous voulions directement nous adresser à vous, parce qu’ici sont prises des décisions importantes.

L’heure est grave, dans son rapport de 2014, le GIEC parlait déjà de risques majeurs de “rupture des réseaux d’infrastructure et des services essentiels tels que l’électricité, l’approvisionnement en eau et les services de santé et d’urgence”, ainsi que de “risques de rupture des systèmes alimentaires.” De son côté, L’IPBES vient de confirmer que nous sommes entrés dans la sixième extinction de masse du monde vivant . 80% des insectes volants en Europe ont disparu en 30 ans. Comment ferons nous si les 20% restant disparaissent, et qu’ils ne puissent plus polliniser les plantes que nous mangeons ? Les enfants de la Vallée de l’Arve sont déjà régulièrement privés de récréation à cause de la pollution atmosphérique, seront-ils demain privés d’eau potable et de nourriture ?

Nous regardons de près les décisions prises par le conseil régional, et nous sommes profondément inquiets car elles ne sont pas du tout à la hauteur de la gravité de cette situation. Nous vous demandons, à vous élus, de vraiment reconnaître cette réalité qui nous effraie.

Nous devons agir maintenant pour la préservation du vivant, et réduire au maximum nos émission de gaz à effet de serre pour atteindre la neutralité carbone avant 2025.

Nous voulons que des assemblés citoyennes soient crées afin de trouver collectivement des solutions pour atteindre ces objectifs le plus rapidement possible. De nombreux lycéens, agriculteurs, scientifiques et citoyens de tout horizon portent des initiatives, se réunissent, réfléchissent et ouvrent des voies pour qu’un futur soit encore possible.

Le secrétaire général de l’ONU affirme qu’il nous reste jusqu’à 2020 pour changer d’orientation avant que des “conséquences désastreuses” ne s’abattent sur nous.

Agissons maintenant pour l’avenir de nos enfants, pour l’avenir de la vie.

Quand le vivant meurt, la rébellion commence.